Solène, étudiante en PGE, interviewe Emmanuel Macron
Publié le 24/01/2022
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Publié le 24/01/2022
En janvier, Solène Jalet, étudiante du Programme Grande École, interviewait le Président de la République, dans le cadre de l’opération « Face au lecteur » du Parisien. Elle nous raconte cette expérience.
Comment se retrouve-t-on à interviewer le Président de la République lorsque l’on est étudiante ?
Une de mes amies avait eu l’occasion de participer à un « Face au lecteur », des rencontres privilégiées entre une personnalité publique et un panel de lecteurs organisées par le journal Le Parisien. Quand elle a vu passer l’annonce pour un « Face au lecteur » avec Emmanuel Macron, elle m’en a tout de suite parler parce qu’elle sait que je suis intéressée par la vie institutionnelle et les questions de société et que je connais assez bien la scène politique française et européenne.
Même si la perspective de se retrouver face au Président de la République peut être un peu stressante, je me suis dit que cette opportunité ne se représenterait sans doute pas et qu’il fallait absolument la saisir ! J’ai donc envoyé ma candidature au Rédacteur en chef du Parisien avec les 6 questions que je souhaitais poser à Emmanuel Macron. Le 23 décembre, comme un avant-goût de Noël, le journal m’a annoncé que j’allais faire partie des 7 lecteurs qui avaient été sélectionnés pour cette interview, organisée à l’occasion de la Présidence française du Conseil de l’Union Européenne qui débutait le 1er janvier 2022.
Tes six questions t’ont permis d’être sélectionnée. Quels thèmes as-tu décidé d’aborder et pourquoi ?
Parmi les sept lecteurs retenus pour l’interview, je représentais les jeunes générations. J’ai donc focalisé mes questions sur des thématiques qui m’animent en tant que jeune, comme l’environnement, la précarité étudiante et l’engagement politique.
J’ai toujours été intéressée par les questions sociétales et politiques. J’ai eu la chance de réaliser mon stage de 1ère année en tant que collaboratrice parlementaire, puis j’ai eu l’occasion d’intégrer un cabinet en affaires publiques pour celui de M1. J’ai posé des questions sur des sujets que je connaissais et auxquelles j’attendais de vraies réponses. J’ai pris le temps de bien travailler mes questions, je les ai même envoyées à quelques proches pour bénéficier d’un regard extérieur.
Les thèmes abordés étaient très importants pour moi donc j’ai été vraiment très heureuse en découvrant que sur les six questions soumises, quatre avaient été retenues pour l’interview !
Mardi 4 janvier, c’est le grand jour ! Comment ça s’est passé concrètement ?
Nous avions rendez-vous à l’Élysée à 7h45 pour une session de travail d’une heure trente avec les journalistes politiques du Parisien, pendant laquelle nous avons décidé du fil conducteur de l’interview : organisation des questions par grandes thématiques, gradation et attribution des questions aux 7 lecteurs.
Nous sommes ensuite passés dans la salle de réception où nous attendaient les conseillers en communication et attachés de presse du Président de la République. La rencontre autour d’un petit déjeuner a été conviviale, tout était fait pour nous mettre à l’aise.
Puis Emmanuel Macron est arrivé et ça été un moment très fort. C’est même le moment le plus impressionnant de toute l’interview. On s’y est préparé mais le voir en vrai est impressionnant ! Il nous a tous salués, nous a présenté ses vœux, nous a demandé comment nous allions, d’où nous venions, nous a remerciés d’être présents… Il avait l’air très content d’être là avec nous et de vivre pleinement le moment.
Après ces échanges informels, nous avons tous pris place et l’interview a commencé. En alternance avec les autres lecteurs, j’ai eu l’occasion de poser 3 questions sur les thèmes suivants : l’énergie nucléaire, l’engagement politique des jeunes générations et leur taux d’abstention très fort et la place des femmes sur la scène politique.
Nous avons bien sûr respecté la trame décidée en amont mais nous avons également eu toute la place pour rebondir sur les réponses du Président, qui s’est montré intéressé par ce que l’on pensait et ouvert aux critiques. Il y a eu une vraie liberté de prise parole durant nos échanges qui ont duré 2h30 au lieux des 1h30 prévus. Nous avons terminé l’interview avec des éléments de réponse, des éclaircissements et le sentiment d’avoir été écoutés. Il y a également eu une belle harmonie entre les 7 lecteurs, nous avons tous pris beaucoup de plaisir !
À la fin de l’entretien, nous avons pris les photos officielles sur le perron de l’Elysée.
Comment t’es-tu préparée pour cet entretien ?
Je n’ai pas fait de préparation particulière car j’ai surtout voulu rester moi-même. J’ai été impressionnée bien sûr par le moment, le lieu et la fonction mais j’ai tout fait pour rester pleinement consciente du moment et de l’opportunité de pouvoir être écoutée.
Et puis je me suis rendu compte que depuis mon arrivée à NEOMA j’avais acquis énormément de compétences que j’ai pu mobiliser durant l’interview. Les différents projets collectifs que l’on fait à l’École m’ont appris à écouter les autres et à trouver ma place dans un groupe. Ma participation aux Admissibles a ancré en moi le « Soyez pushy » de Michel-Édouard Leclerc ! Mon rôle de Mulan dans la COMU m’a aidée à être pleinement consciente du moment et à être concentrée sur ce que j’allais dire et recevoir. Mes stages et les cours d’éthique, de géopolitique et géo économie que j’ai pu suivre lors de mon échange à la FGV au Brésil m’ont permis d’être à l’aise avec les sujets abordés et de réagir aux réponses du Président.
Nous avons peu de barrière à l’École, nous voyons énormément de disciplines différentes et beaucoup d’opportunités se présentent à nous. Tout nous encourage à être audacieux !
Comment as-tu vécu les nombreux commentaires positifs de toute la communauté NEOMA ?
Je ne m’attendais pas du tout à cette vague de positivité et de bienveillance ! J’ai reçu énormément de messages de la part de mes camarades de promo mais aussi de l’administration et de très nombreux diplômés qui m’ont contactée, félicitée, posé des questions… Ça rend encore plus concret l’expérience que l’on a vécue.
J’ai été agréablement surprise d’avoir été autant félicitée et soutenue. On prend vraiment conscience de la force de la communauté NEOMA et c’est très touchant de voir à quel point elle prend part à nos réussites.
S’il n’y avait qu’un souvenir à garder de cet exercice, ce serait quoi ?
D’une part, c’est une expérience incroyable très enrichissante qui a conforté mon projet professionnel dans les affaires publiques et les relations internationales.
Mais le souvenir que j’en garde est la bienveillance du moment, de la part des équipes du Parisien et de celles de l’Élysée mais aussi entre les lecteurs. Il a eu une vraie volonté de la part de tous de faire de ce moment un bel échange.