De l’importance du « Humanship », par le Directeur général adjoint Education to Business de NEOMA, Romuald Gallet
Publié le 22/09/2022
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Publié le 22/09/2022
DGA Education to Business de NEOMA Business School, Romuald Gallet est persuadé qu’on ne naît pas leader ; c’est une qualité qui s’acquiert par l’éducation, la formation et l’interaction. Chaque secteur, affirme-t-il, a besoin de former ses cadres. Explications.
Quelle est l’approche générale adoptée par l’executive education de NEOMA Business School pour perfectionner le leadership ?
NEOMA plaide pour un leadership positif et authentique, à savoir le « Humanship » – une contraction de « Leadership humain » (Human leadership en anglais) – en encourageant l’apprentissage entre pairs, et l’échange de bonnes pratiques et de feedback pendant les sessions. Tous nos programmes de formation des cadres offrent aux participants l’opportunité de travailler à la fois sur des compétences techniques et non techniques (« soft skills »), même si nous préférons parler de compétences « humaines », d’où le concept de « Humanship ».
Quelles sont les trois compétences majeures de leadership que les cadres dirigeants doivent posséder pour réussir ?
Avant toute chose, les cadres dirigeants doivent apprendre à tenir compte des émotions en développant de l’empathie. Je suis convaincu que les « leaders nés » n’existent pas et que tout le monde peut devenir un grand chef en écoutant et en respectant les autres. La confiance et la capacité à mobiliser le meilleur d’une équipe établissent l’autorité.
Ensuite les leaders doivent être capables de définir une stratégie claire et de la communiquer efficacement. Ce qui implique également d’assurer la participation du personnel afin de susciter une performance collective. Pas besoin d’être un gourou, il suffit d’être un bon communicant.
Enfin, les managers devant engager des actions décisives et régulièrement arbitrer, il faut du courage. Non seulement le courage de faire ce qui est nécessaire, mais aussi celui de rester ouvert aux nouvelles idées et d’accepter d’être contesté.
Alors que les entreprises évaluent l’avenir du travail, dans quelle mesure la formation tout au long de la vie est-elle de plus en plus importante ?
Tout le monde sait qu’aujourd’hui, les entreprises et la société évoluent à toute vitesse. IA, Big Data, bouleversements géopolitiques, changement climatique, télétravail sont quelques-unes de ces mutations.
Il apparaît que 20 % des emplois qui seront occupés en 2030 n’existent pas encore. Les managers doivent donc affronter de multiples défis s’ils veulent prendre à bras-le-corps le changement et ouvrir la voie. La formation des dirigeants est l’un des meilleurs moyens de préserver leur capacité à inspirer les autres et à actualiser leurs compétences.
C’est encore plus vrai à NEOMA où nos programmes Executive Education s’appuient continuellement sur une recherche de pointe dans nos quatre pôles d’excellence : « The World We Want », « The Future of Work », « AI, Data Science & Business » et « The Complexity Advantage ».
Quels secteurs particuliers devraient privilégier aujourd’hui la formation de leurs cadres dirigeants ?
Ma réponse est claire : tous les secteurs ont besoin d’executive education pour différentes raisons.
Avant toute chose, nous sommes confrontés à un environnement en rapide mutation. Face à ces changements constants, qu’ils soient techniques, sociaux ou géopolitiques, les pratiques managériales ne cessent d’évoluer, et les leaders doivent régulièrement mettre à jour leurs compétences afin de progresser avec succès dans un monde professionnel fluctuant.
Par ailleurs, l’innovation n’a jamais été aussi vitale qu’aujourd’hui, si l’on veut continuer à exister dans des environnements de plus en plus fluides. Les organisations ont vraiment besoin de s’appuyer sur des équipes et des managers créatifs et ouverts d’esprit. Dans ce contexte, l’executive education est une vraie source d’inspiration. Les participants quittent leur environnement de travail, rencontrent des professionnels provenant de milieux différents et échangent avec des professeurs qui, grâce à leurs activités de recherche, sont capables d’aborder d’un point de vue scientifique ces enjeux.
L’environnement ultra-compétitif soulève aussi régulièrement la question de la finalité de l’individu. Un cours d’executive education vous invite à prendre du recul et à vous recentrer sur vous-même. Il donne du sens à votre fonction.
Enfin, j’ajouterai qu’en plus, de nombreuses discussions portent sur la quête de sens sur le lieu de travail : il ne faut pas négliger la formation au management des cadres intermédiaires et supérieurs. Parmi les managers actuellement en poste, un grand nombre d’entre eux n’a malheureusement jamais été formé aux fonctions managériales. Parce que, oui, la gestion des équipes est un travail spécifique qui peut s’apprendre ! C’est le devoir des écoles de commerce d’aborder ce sujet, notamment au moyen de l’executive education. C’est aussi un moyen de donner du sens à la fonction de manager qui est d’une importance stratégique pour le fonctionnement de nos organisations. Pourtant, les bons managers devraient être capables d’identifier, d’animer et ainsi de fidéliser des employés performants en leur assurant la qualité au niveau de leur travail et de leur carrière.
De quelle manière l’executive education de NEOMA Business School aide-t-elle plus de femmes et d’autres minorités dans leur parcours de leadership ?
Il s’agit de l’une des dimensions clés de l’executive education qui me tient particulièrement à cœur. Nous contribuons à renforcer l’ambition de personnes qui parfois s’autocensurent et peuvent être confrontées à des barrières psychologiques profondément enracinées.
Par l’intermédiaire de nos programmes, ces mêmes personnes accèdent aux opportunités qu’elles méritent grâce à leur talent et leur potentiel. Chaque année, je mesure l’impact du degré de confiance que nous parvenons à insuffler à nos étudiant(e)s dont le potentiel professionnel est immense.
D’un autre côté, nous constatons souvent que le maillon faible de leur progression de carrière est le réseau. L’executive education leur permet de bâtir un réseau qui aidera à accélérer leur carrière.
En quoi l’executive education à NEOMA Business School se distingue-t-elle ?
Les mots-clés sont pertinence, adaptabilité et innovation. Parce que nous voulons combler l’écart entre le monde de l’entreprise et les écoles de commerce, nous avons choisi d’intégrer le département d’Executive Education dans le département « Education to Business ». La proximité avec le monde de l’entreprise et de la recherche ainsi acquise nous permet d’être constamment attentifs et d’anticiper les besoins du marché : nous transposons nos recherches de pointe dans des programmes d’executive education opérationnels (personnalisation et recrutement ouvert).
Plus généralement, ce département « E to B » centralise nos activités et notre expertise ayant trait aux problématiques majeures que rencontrent les entreprises : attirer les jeunes talents, perfectionner les employés et les managers, comprendre les enjeux du futur, etc.
En tant que DGA « Education to Business » à NEOMA, mon rôle, mais aussi celui de mes équipes, consiste à créer un écosystème vertueux en connectant les entreprises aux étudiants et aux diplômés, et en formant leurs cadres supérieurs. Nous inspirons aussi leurs stratégies et leurs pratiques en les mettant en contact avec des chercheurs de haut niveau.