L’engagement solidaire des étudiants, un enjeu vital
Publié le 29/06/2021
L’engagement solidaire des étudiants, un enjeu vital
Publié le 29/06/2021
L’engagement est devenu une part essentielle de leurs études, de leur vie et, demain peut-être, de leur carrière. Portraits de deux présidentes d’association dont les causes, différentes, se rejoignent sur l’essentiel : le refus des inégalités.
CÉLIA BERNARDO, en master 1 Parcours Associatif à NEOMA BS, campus de Rouen, Présidente d’Envie d’Sup (2019-2020)
C’est en partie pour sa vie associative que Célia Bernardo a choisi NEOMA :
« En sortant de deux ans de classe préparatoire, je sentais le besoin de m’engager.» Son propre parcours l’amène à s’intéresser de plus près à l’égalité des chances : « Je viens d’une ville de l’Essonne pas très favorisée », confie-t-elle. Elle est la première de sa famille à suivre des études supérieures et « l’envie de dire à tous les jeunes que, pour eux aussi, c’est possible » ne la quittera plus. Elle s’engage dans l’association Envie d’Sup, dont elle sera présidente de mai 2019 à mai 2020. Sa mission : accompagner les jeunes de la 3e à la terminale dans la construction de leur parcours personnel et professionnel. Ce qui suppose, en premier lieu, de les informer : « Dans certains quartiers, les lycéens ne sont pas au courant qu’une classe préparatoire est gratuite ou que les Grandes Écoles offrent des bourses », observe Célia. Manque d’information et de modèles à imiter, disparités entre les établissements, environnement familial, « autant de facteurs qui mènent au premier ennemi de l’égalité, l’autocensure », analyse Célia.
Avec ses 60 tuteurs, Envie d’Sup est labellisée Cordées de la réussite, dont elle partage les trois piliers : ouverture culturelle, orientation et développement personnel. Partenaire de deux collèges et cinq lycées de Rouen, elle accueille « les élèves qui le souhaitent à NEOMA pour participer à des ateliers », explique-t-elle. Théâtre d’improvisation, jeux de rôles, concours d’éloquence, simulations d’un conseil de l’ONU… « L’un des défis est d’amener les élèves à prendre confiance en eux et exprimer leurs sentiments », décrypte Célia, « souvent bluffée » par la curiosité de ces jeunes et leur réflexion sur les grands enjeux du monde.
Célia, parvient à combiner études et engagement, aidée par un Parcours Associatif qui semble taillé pour elle : « J’ai dû apprendre à m’organiser, c’est clair, mais je ne m’en sors pas mal ! », estime-t-elle. Elle le sait, faire bouger les mentalités est un travail d’Hercule. Mais une chose est sûre pour Célia, elle est plus que jamais « fière d’étudier dans une école qui symbolise autant cette idée d’ouverture. »
MYRIAM KADDOURI, étudiante en master 1 à NEOMA Business School, campus de Reims, Présidente de HeForShe de NEOMA et vice-présidente de l’Observatoire étudiant des violences sexistes et sexuelles.
Son engagement pour l’égalité des sexes remonte, pense-telle, au lycée : « Le TPE (Travail personnel encadré) que j’ai dû préparer pour le bac m’a amenée à réfléchir sur la place des femmes dans la publicité. C’est là que cette cause m’est apparue », se souvient Myriam Kaddouri. Elle rappelle que l’association HeForShe, émanation de la campagne des Nations unies en faveur de l’égalité des sexes, était « destinée à être temporaire, mais elle a eu tellement d’impact qu’elle s’est pérennisée partout dans le monde ».
L’année d’HeForShe est ponctuée de temps forts, à commencer par Octobre rose, campagne de sensibilisation et de collecte pour le cancer du sein, qui précède une semaine cruciale fin novembre, la Violence Awareness Week. Quatre jours au cours desquels l’association multiplie les actions : sensibilisation sur les violences et le harcèlement, conférences, cours de self-défense… Suivent les ateliers sur l’égalité hommes-femmes avec l’association Prépa’Rémois, une table ronde sur la place des femmes dans les métiers financiers et l’empow’her’ment Day du 9 mars… « Des actions pour apprendre à dire ‘non’, à décortiquer le processus qui mène à la violence et notre manière d’y faire face », détaille cette énergique jeune femme. HeForShe peut compter sur le soutien des autres associations de NEOMA pour relayer ses campagnes et s’inscrit au cœur de la vie rémoise : « en lien direct avec le rectorat, la déléguée départementale à l’égalité F/H et tous ceux qui, dans la région, luttent contre les violences sexuelles. »
Myriam a également participé au développement de l’Observatoire étudiant des violences sexistes et sexuelles dont l’objectif est de recueillir les bonnes pratiques grâce à un questionnaire. À NEOMA, elle a choisi le Parcours Associatif, qui lui permet de faire face à ses obligations, étudiantes comme associatives. Malgré tout, les semaines sont intenses, « entre 80 et 90 heures de travail et une bonne cinquantaine de conversations Messenger à suivre », sourit-elle.
Pour elle, le parcours associatif a tout d’un incubateur : « Il faut apprendre à tout faire, des dossiers de subvention aux négociations, de la sécurité d’un événement à sa logistique… » Des efforts qui font partie intégrante de sa formation car, après tout, Myriam le sent bien : « C’est à cette cause que je vais dédier ma vie. »