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Le Monde de NEOMA

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Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France sur le campus de NEOMA BS à Rouen
Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France sur le campus de NEOMA BS à Rouen

En janvier dernier, les étudiants étaient venus en nombre écouter Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France sur le campus de NEOMA BS à Rouen. À l’heure où la jeune génération aspire à exercer un métier qui a du sens, ses propos résonnent tout particulièrement. Entretien.

Quels sont les liens de Greenpeace avec l’enseignement supérieur ?

Sans avoir de partenariat avec un établissement en particulier, nous avons beaucoup d’interactions avec le monde éducatif. Nous recevons de nombreuses invitations pour des conférences, séminaires ou tous types d’intervention où notre expertise peut apporter un éclairage aux étudiants. Je dirais que ces liens se sont multipliés ces dernières années.

Pour quelles raisons ?

Cela est d’abord dû à l’actualité, malheureusement riche en crises : climat, protection des océans, aujourd’hui pandémie… Ensuite, cela répond à des préoccupations profondes chez les étudiants. Pour nous, c’est un enjeu prioritaire d’accompagner leur réflexion, de partager nos expériences, nos actions et de leur donner des outils de compréhension.

 LE COMBAT CLIMATIQUE CONNAÎT DES SAUTS DE GÉNÉRATIONS, CERTAINES S’EMPARANT DE CE SUJET BIEN PLUS QUE LES AUTRES

La jeune génération est-elle aussi engagée sur ces sujets qu’on le dit ?

Elle l’est, absolument. Historiquement, le combat climatique connaît des sauts de générations, certaines s’emparant de ce sujet bien plus que les autres. C’est ce que nous constatons chez les jeunes de 18-25 ans à l’heure actuelle. Nous l’avons d’abord senti en observant, il y a cinq ou six ans, des changements sensibles dans leurs comportements alimentaires, certains devenant végétariens ou vegan, pour différents motifs, dont celui de la protection de l’environnement. Quelque temps plus tard, nous assistions à la fameuse marche des jeunes pour le climat, qui a explosé très rapidement et d’une manière inédite.

LA MARCHE DES JEUNES POUR LE CLIMAT A EXPLOSÉ TRÈS RAPIDEMENT ET D’UNE MANIÈRE INÉDITE

Comment accompagnez-vous ce mouvement ?

Nous nous plaçons en soutien de tous ceux qui le souhaitent. Nous saluons bien sûr cette démarche, tout en se rappelant qu’elle est celle des jeunes et qu’elle doit le rester. Quand ces derniers nous demandent conseil, nous sommes présents. Nous pouvons partager de l’information, car certains sujets sont très techniques, mais aussi notre savoir-faire en termes d’organisation d’événements et de campagnes, ou donner des conseils juridiques… Dans certains cas, nous pouvons aussi apporter un soutien financier. Quand Greta Thunberg est venue en France, par exemple, son mouvement avait besoin de billets de train pour que des jeunes européens la rejoignent. Elle nous a sollicités, ainsi que d’autres partenaires.

Le vocable “RSE” rassemble beaucoup de problématiques différentes. Que pensez-vous de ce concept ?

Réunir ces sujets est, pour nous, une évidence tant ils sont liés. Le problème est justement que les organisations ont tendance à traiter ces problématiques séparément. Pour nous, les sujets sur le climat, le genre ou l’égalité des chances, ne peuvent être dissociés. Une mesure sur l’un de ces thèmes aura toujours un impact sur les autres. Nous devrions avoir une vision plus holistique de ces questions.

La communication autour de la RSE bat son plein. Comment aider les étudiants à faire le tri entre les engagements réels d’une entreprise et le greenwashing ?

Il faut avouer que c’est dur ! Aujourd’hui, même en épluchant le rapport d’activité d’une entreprise, difficile de savoir ce qu’elle fait réellement en matière de RSE. Je conseillerais aux jeunes de multiplier leurs sources d’information. Beaucoup de médias alertent désormais sur les bonnes et mauvaises pratiques des entreprises.

Un autre bon moyen est de s’adresser directement à leurs salariés. Ceux qui y travaillent tous les jours savent mieux que quiconque comment les choses se passent en interne.

La crise du Covid aura-t-elle un impact positif sur le combat climatique ?

Je crois que, malheureusement, il ne faut pas compter sur un changement radical lié au Covid. Nous l’avons espéré, un temps, mais nous avons plutôt l’impression qu’on est en train de sauver l’ancien monde plutôt qu’inventer le nouveau. Certes, les plans de relance se consacrent en partie à ces problèmes ; pas assez, néanmoins, pour opérer une réelle transformation. Au sein du grand public, je pense que beaucoup sentent que, si rien ne change, l’être humain sera de plus en plus exposé à des crises de ce type. Mais le lien entre Covid et environnement est un sujet complexe, pour lequel il n’existe pas encore de consensus scientifique. Restons donc prudents ! Et continuons de partager l’expertise que nous avons pour accompagner les jeunes dans leur réflexion.

GREENPEACE une vision partagée par

230 000 adhérents en France et 3 millions dans le monde.

Elle est présente dans 55 pays et rassemble 36 000 bénévoles.

 

 

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