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Le Monde de NEOMA

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L’égalité des chances, c’est le cheval de bataille de Prépa’Rémois et EnvieD’Sup. Ces deux associations d’étudiants s’inscrivent dans le dispositif des Cordées de la Réussite. Où des jeunes aident d’autres jeunes à poursuivre leurs études. Et ça marche depuis 15 ans.

Les belles histoires, les étudiants engagés dans l’association Prépa’Rémois en ont beaucoup à raconter. Celle d’une jeune fille qui rencontre une avocate lors d’un atelier, et qui décide de faire des études de droit. Une autre qui devient institutrice et écrivaine. Ceux qui décrochent les concours aux écoles de commerce. Tous ceux qui prennent la parole devant un parterre de chefs d’établissements et de camarades, qui font de l’humour, qui s’expriment, qui s’affirment…

On sous-estime les freins et les obstacles invisibles

Evident ? Pas tant que ça pour des jeunes qui grandissent dans les zones rurales. « Ce sont des beaux parcours au regard du manque d’ouverture culturelle, du manque d’esprit critique, de l’enclave naturelle dans lesquels ils vivent, explique Romane Allain, étudiante à NEOMA et présidente de l’association. On sous-estime les freins et les obstacles invisibles qu’ils se mettent eux-mêmes. » « La prépa est un moment intense, ajoute Lola Habreau, l’ancienne présidente, et certains n’ont pas le soutien de la famille. Il y a beaucoup d’abandons ».

Un impact concret de nos actions

Ainsi les actions des Cordées ont-elles un impact réel et mesurable. Une grande satisfaction pour tous ceux qui s’y engagent.

« C’est très concret. On peut les accompagner, du collège jusqu’au post-bac. On les côtoie plusieurs fois par mois, on les connait bien, on partage des moments importants avec eux. Et on voit vite que ce que l’on fait les aide », reprend la présidente

« Si on a la chance de travailler deux ans dans l’association, on peut avoir une vision globale du bénéfice des Cordées sur les jeunes, On les voit évoluer, et c’est impressionnant. C’est pour tout ce plaisir incroyable que j’ai voulu rejoindre l’équipe, et que j’ai voulu m’investir une année supplémentaire », Ambre Damilleville, tutrice au pôle handicap l’an dernier, et ancienne responsable communication de Prépa’Rémois.

Pour les étudiants, c’est aussi une manière d’agir sur un enjeu de société qui leur semble fondamental, et qui semble les dépasser, l’égalité des chances.  

Plus de 500 jeunes accompagnés par an

Ainsi sur l’année 2021-2022, ce sont près de 500 collégiens, lycées, élèves de classes prépa ECT*, jeunes en situation de handicap (via le programme PHARES) qui ont été accompagnés. Entre l’association rouennaise, Envie D’Sup, et l’association rémoise, Prépa’Rémois, NEOMA compte quelque 200 étudiants tuteurs. Ceux-là se rendent dans les établissements situés en dans les quartiers défavorisés, urbains ou ruraux, pour échanger avec leurs tuteurés.

Dans ces ateliers, il est beaucoup question d’actualités et de culture générale. Histoire d’éveiller la curiosité de tous. Mais aussi de méthodologie et de concours. « En travaillant dans l’association, on s’aperçoit qu’il y a énormément de mesures en faveur de l’égalité des chances, constatent en chœur Lola, Ambre et Romane. Et comme nous participons aux réunions avec le rectorat, nous leur remontons ce qui se passe sur le terrain, nous leur disons ce qui marche, ce qui ne marche pas, et nous améliorons le dispositif ». Une satisfaction supplémentaire pour ces étudiants engagés.

 

 

 

 « Les Cordées m’ont donné du courage »

Adrien Berthier est aujourd’hui en deuxième année de PGE en Master Conseil et Audit. Et si l’étudiant de NEOMA a emprunté cette voie, il le doit en partie aux Cordées de la Réussite. Au lycée Roosevelt (Reims) où il a suivi les classes préparatoires, les ateliers des Cordées sont obligatoires en première année. Facultatifs dans la deuxième.

« Mais en règle général, nous y allions tous, rapporte le jeune homme. C’était à la fois un moment de détente, où l’on parlait de tout et de rien, mais surtout d’actualités, ce qui nous poussait à les suivre. Mais aussi c’était aussi un moment qui nous aidait. Les tuteurs, qui avaient fait le même cursus que nous, nous donnaient surtout du courage. On avait deux ans de prépa devant nous, ça peut paraître long quand on sort tout juste de terminale, et que la plupart de vos amis ont plus de loisirs que vous. Là, ça nous rassure de savoir qu’eux ont réussi. Ça paraît moins insurmontable. »

Un soutien pour le projet d’étude  

Tous les bons conseils n’ont pas pu être appliqués aux oraux. Covid oblige, ils n’ont pas eu lieu. Mais aux écrits, ce sont tous les « tips » transmis par ses paires qui lui ont servi. Adrien Berthier intègre donc NEOMA. Aussitôt, il rejoint l’association Prépa’Rémois, devient responsable ECT. « Ça me paraissait complètement naturel de devenir tuteur, note l’étudiant. Comme je venais moi-même du lycée, je connaissais bien les élèves. C’était tout de suite convivial. Et comme j’avais passé le concours, mes connaissances pouvaient leur servir. »

L’idée n’est pas de les orienter tous vers une école de commerce, bien sûr, mais de les soutenir dans leur projet d’études supérieures. Quelles qu’elles soient. « Certains jeunes viennent de l’étranger, certains n’ont pas de famille, pas d’amis. Les choix d’études sont flous, les débouchés tellement nombreux, ils peuvent être vite perdus. » Et pour lui, l’égalité des chances est fondamentale. « On doit donner à tout le monde, quel que soit le milieu social, les moyens de faire ce qui lui plaît ».